Nous voici dans la Chambre Baba.
Et avant de vous laissez vous prélasser, que diriez-vous d’écouter l’histoire de ce dessert emblématique en France ?
Savarin servi imbibé d'un sirop, généralement au rhum, le baba au rhum peut parfois être accompagné de crème fouettée ou de crème pâtissière.
L'histoire de la création du baba au rhum est étroitement liée à la vie du roi Stanislas Leszczyński - encore lui.
Noble polonais qui devint roi de Pologne en 1704, Stanislas Leszczyński fut contraint d'abdiquer en 1709. Et en 1714, il fut exilé à Lorraine. Il s'installa notamment à Nancy, où il devint le duc de Lorraine. Pendant son séjour en France, il aida à développer la région sur le plan culturel et économique. Et à l’époque, le français Nicolas Stohrer travaillait comme apprenti pâtissier dans les cuisines du roi.
Et le chef Stohrer aurait rapporté de Pologne une brioche pour le roi, une Babka piaskowa, une brioche traditionnelle polonaise, plus précisément. Malheureusement, cette dernière se serait desséchée pendant le voyage. Alors pour rectifier le tir, le pâtissier a décidé d’arroser la brioche sèche de Malaga, un vin doux produit en Andalousie.
Après l’avoir imbibée, le pâtissier aurait fourré le dessert de raisins secs de Corinthe. Mais contrairement à ce que l’on croit, la recette originale du baba au rhum ne contenait pas de crème pâtissière, cette dernière fut ajoutée dans le dessert bien plus tard.
Le roi Stanislas, qui a beaucoup apprécié cette pâtisserie, l’a lui-même renommée. Et puisqu’il lisait Les Contes des Mille et une nuits, il aurait alors baptisé ce dessert l’Ali-baba. Concernant le nom de ce petit dessert, d’autres prétendent qu’il aurait été nommé d’après le mot « babka » signifiant « grand-mère » en polonais.
Par la suite, lors du mariage de l a fille de Stanislas, Marie Leszcynska, avec Louis XV en 1725, le pâtissier Nicolas Stohrer la suit jusqu’à Versailles et diffuse le baba au rhum dans les sphères parisiennes. Surtout que quelques années plus tard il ouvre sa propre pâtisserie au 51 rue Montorgueil dans le 2ème arrondissement de Paris. Pâtisserie qui, d’ailleurs existe toujours et que vous connaissez sans doute !
Enfin, en 1836, les Monsù (des chefs-pâtissiers de la noblesse napolitaine) importent le Baba au Rhum dans la ville de Naples et la recette de ce dessert apparait alors pour la première fois dans un manuel de cuisine italien. De fait, il lui attribue alors une origine napolitaine — ce qui va à l’encontre de l’histoire a priori officielle.
Comme tous les desserts, au fil du temps, le dessert a évolué : de la crème pâtissière qui a ensuite été remplacée par de la crème chantilly, et le vin par du rhum. Ce qui a donné son nom d’aujourd’hui : le baba au rhum.
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